MA LOUTE

Le tournage de Ma Loute a eu lieu à l'été 2015 dans la région d'Ambleteuse, petite ville de la Côte d'Opale située entre

Boulogne-sur-Mer et Calais.

le canot de sauvetage

Il était nécessaire de trouver un canot de sauvetage de l'époque (1910) ainsi que son chariot de transport et son attelage.

le Benoît Champy à Cayeux-sur-Mer

l'Amiral-Courbet à Berck-sur-Mer


Mais pour des raisons logistiques et à fortiori de budget, impossible de faire venir ce type d’embarcations, très rares (ce sont désormais des pièces de musée) et très lourdes (environ 3,5t) notamment au Cran Poulet, où le réalisateur souhaitait tourner l’une de ses séquences.

 

En effet, cette partie du littoral est constituée d'une barrière rocheuse qui rend l'accès à la plage difficile depuis la terre. et des récifs empêchent également l'accès depuis la mer.

 

Il a donc été décidé qu'il fallait trouver une embarcation qui serait "maquillée" par nos soins pour lui conférer l’allure d'un canot de sauvetages et qui serait suffisamment légère pour qu’elle puisse être portée à dos d’hommes jusqu’à la plage du Cran Poulet.

 

Notre choix s’est arrêté sur une Yole de Ness, embarcation à rames de taille plus réduite que le vrai canot (6,90m contre 10,10m), également beaucoup moins ventrue que ce dernier mais qui présente l'énorme avantage de ne peser que 210kg !

 

Nous avons donc loué la cette Yole à Jérôme Pauchet, passionné de restauration de vieux bateaux et président de l'association

Les Jeunes Marins du Boulonnais.

Yole de Ness des Jeunes Marins du Boulonnais à Boulogne-sur-Mer

 Notre équipe de constructeurs a ajouté provisoirement de fausses rives ainsi que quelques éléments symptomatiques du canot comme les flotteurs à l’avant et à l’arrière qui le rendaient insubmersible.

phase de transformation de la Yole de Ness en canot de sauvetage 1900 dans notre atelier à Marquise

Le chariot a quant à lui été trouvé aux Écuries Lesage à 140km de notre atelier.

l'un des lieux de stockage d'Alain Lesage, une véritable caverne d'Ali Baba à ciel ouvert !

Après avoir démonté les côtés du chariot, il a fallu y ajouter des étriers pour accueillir le canot et rallonger sa flèche pour faire en sorte que l’attelage de 4 chevaux boulonnais de Daniel Louchet ne soit pas gêné par l’avant de l’embarcation qui dépassait du plateau.

création d'étriers pour accueillir le canot sur le plateau du chariot

L'ensemble a ensuite été peint, patiné et accessoirisé pour obtenir son aspect final visible dans le film.

Tous les éléments ont ensuite été acheminés sur les différents lieux de tournage.

à Ambleteuse, sur la route Napoléon fraichement dé-sablée pour l’occasion

sur la plage du Cran Poulet

l'épave

Deux séquences du film impliquaient la présence d'une épave de bateau échouée sur les rochers du littoral.

la Pointe aux Oies, septembre 1903


Il était nécessaire de passer 3 jours sur ce décor pour tourner tous les plans de ces séquences et, une fois encore, le réalisateur avait à coeur de tourner à un endroit bien précis sur la côte, entre Ambleteuse et Wimereux, au pied d'une barrière rocheuse et d'un ancien bunker de la seconde guerre mondiale partiellement enseveli.

 

Ce choix de lieu s'est avéré être une vraie contrainte car nous avons rapidement découvert, à la faveur de repérages techniques, que le bunker en question se retrouvait partiellement immergé à marée montante.

 

 Impossible donc de laisser le décor en place sous peine que les éléments ne l'emportent !

barrière rocheuse au niveau de laquelle nous avons implanté l'épave

En conséquence de quoi il a été décidé que l'épave devrait pouvoir se monter et se démonter très rapidement pour permettre son implantation à l'endroit désiré à la faveur de la marée et permettre à l'équipe technique de profiter d'un temps de tournage le plus confortable possible. Elle était donc composée d'éléments simples à assembler à la manière d'un puzzle 3D grandeur nature.

 

Il fallait d'abord implanter la quille, puis y adjoindre une série de cerces pour ensuite fixer les rives. Il fallait ensuite fixer le tableau arrière, monter le mat avec son morceau de voile déchirée et éparpiller différents débris et accessoires marins (gouvernail, mat brisé, tonneau, poulies, filets, pare-battages....) pour donner vie à l'ensemble.

fabrication de la coque en atelier


peinture et patine de la coque


différents accessoires provenant de l'association Côtre-Pilote "Professeur Gosset" à Fécamp

Dès que la mer se retirait, nous montions le plus vite possible le bateau en kit pour permettre à l'équipe technique et aux comédiens de tourner pendant environ 5 heures. Il fallait ensuite tout démonter et évacuer l'ensemble des pièces avant que la marée ne soit remontée.

 

montage de l'épave


quelques retouches peinture et un peu d'accessoirisation

la partie non filmée était borniolée pour cacher les fuites de lumière


Le premier jour, tous les éléments sont arrivés dans une grosse remorque tirée par un tracteur. Le bateau était démonté en fin de journée et les pièces stockées plus haut dans les dunes afin de les préserver de la marée en attendant le remontage du lendemain.

Un gardiennage était assuré pour prévenir tout risque de vol ou de dégradation.  À l'issue du tournage de cette séquence, tous les éléments ont été rapatriés à l'atelier à l'aide de la benne.

les éléments ont été livrés le premier jour et emportés le dernier à l'aide d'une benne tractée par un tracteur

Il fallait environ 1h pour monter le décor et à peu près 40mn pour le démonter. Le deuxième jour fut particulièrement éprouvant car le vent soufflait très fort et menaçait d'emporter la structure...

l'épave telle qu'elle a été filmée (un autre mat et quelques éléments supplémentaires ont été ajoutés en post-production)

le quartier Saint-Michel

Quelques séquences du film se situent dans le quartier pauvre des pêcheurs. Nous les avons tournées dans une ferme à Bazinghen...

le quartier Saint-Michel au début du siècle dernier


Dans le film, il y a deux décors distincts : les façades des maisons et l'arrière cour où les Brufort achèvent leurs victimes et les découpent dans une grande cuve métallique...

 

Dans un premier temps, il a été nécessaire de débarrasser la cour. 

cour de la ferme avant intervention

Côté façades, nous nous sommes appuyé sur l'arrière du corps de ferme où la végétation avait repris ses droits. Il a donc fallu élaguer avant d'implanter les petites verrues de bois figurants les entrées des habitations.

lieu d'implantation des façades avant intervention

Il fallait aussi ramener des éléments marins et des accessoires du quotidien de l'époque pour donner au lieu son identité...

Des algues, des coquilles de moules, un tas de pommes de terre, du linge, un baquet et son battoir, une vieille barque, des vieux cordages, des voiles de bateaux, des filets, des aiguilles à ramender... Voici quelques éléments qui ont contribué à donner vie à ce décor du quartier Saint-Michel.

quelques éléments provenant de l'association Côtre-Pilote "Professeur Gosset" à Fécamp, des Antiquités Falik à Pont-de-Briques, de La Maison de la Beurière à Boulogne-sur-Mer, des Écuries Hardy à Émance, de Rosselle Antiquités à Oost Cappel et de quelques particuliers...

la cour telle qu'elle apparait dans le film

côté façades après intervention